Impuissance
(Galet et Métal)

Il a perdu tout espoir, il ne croit plus aux lendemains qui chantent.

Le monde est une banquise sur laquelle il avance, son pull trop long a recouvert ses mains.

Ses bras sont comme les ailes d’un manchot , il ne peut même plus voler.

Son cou n’a plus la moindre force, et sa tête pend au dessus de son ventre gonflé par les mauvais vins.

C’est un de ces hommes, broyé par la spirale du chômage et de l’exclusion ; que la société rejette. Parfois l’hiver, une main vient le sortir de son isolement, et l’amène à l’abri, pour se donner bonne conscience. Pensez donc et s’il mourrait de froid ! Mais une nuit, une soupe, pas plus avant l’agonie quelque part sous un pont, avant la fausse commune.

Combien sont ils dans les rues de nos grandes villes ? Aux pieds de nos maisons, ceux que le monde oublie en donnant un paquet de nouilles aux restos du cœur. Ceux qui un jour étaient des enfants dans les bras de leurs mères. Ceux qui furent mineurs, soudeurs, maçon ou mécanos. Ceux qui étaient maris, frères, fils ou cousins. Pourquoi eux et pas nous ? ! Qui l’a choisi ! Sûrement pas eux. Alors luttons ensemble, pour que demain, ces exclus des temps modernes n’existent plus, pour que chacun ait un toit, un travail une dignité, pour que chacun dans sa vie ait des moments d’amour.

 Didier SALVAN